SCPI : un marché toujours en crise malgré quelques signes de stabilisation

Un quart des SCPI ont vu la valeur de leur part baisser en 2024, selon les dernières données publiées par l’Aspim et l’IEIF.

Les secteurs les plus touchés restent l'immobilier de bureaux, mais aussi la santé et l’éducation.

En parallèle, la collecte brute s’effondre de 38 % par rapport à 2023, pour atteindre 4,7 milliards d’euros. Un contexte difficile, aggravé par 2,4 milliards d’euros de parts en attente de retrait.

Une reprise encore incertaine

Les investisseurs qui espéraient une sortie de crise devront encore patienter.

Les chiffres publiés le 10 février confirment que le marché n’est pas encore stabilisé.
Si la collecte nette atteint 3,5 milliards d’euros, 9 % de ce montant provient de 19 SCPI nouvellement lancées – un record.

Le Guide Du Patrimoine note que l’Aspim explique cet engouement par un contexte favorable aux nouveaux véhicules, bénéficiant de taux de rendement plus attractifs dans l’immobilier.

Répartition de la collecte brute des SCPI en 2024

Le prix des parts sous pression

En 2024, le dividende brut moyen versé par les SCPI a baissé de 3 % par rapport à 2023.
Pourtant, le taux de distribution progresse légèrement, de 4,52 % à 4,72 %, en raison de la baisse du prix moyen des parts observée l’an passé (-4,9 %).

Selon l’Aspim, « le prix de part moyen pondéré de la capitalisation a diminué de 4,5 % entre le 1er janvier et le 31 décembre 2024 ».
Un quart des SCPI ont vu la valeur de leurs parts reculer, tandis que 65 % l’ont maintenue inchangée et 11 % l’ont revalorisée.

Les baisses les plus marquées concernent les SCPI de bureaux (-7,1 %), suivies de celles investies dans la santé et l’éducation (-4,7 %), tandis que les SCPI de commerce résistent mieux (-0,4 %).

Le Guide Du Patrimoine remarque qu'à l’inverse, les SCPI résidentielles, diversifiées, logistiques, ou orientées tourisme et loisirs affichent des performances plus stables, voire en légère progression.

Taux de distribution des SCPI  en 2024 par secteur d'activité

Source : Aspim

Des retraits en attente toujours importants

Les tensions persistent également du côté des demandes de retrait : 2,4 milliards d’euros de parts sont toujours en attente de remboursement, soit 2,7 % de la capitalisation totale du marché.

Dix SCPI concentrent à elles seules les deux tiers de cette demande, parmi lesquelles Epargne Foncière (La Française) et Primopierre (Praemia Reim).

Face à cette pression, plusieurs sociétés de gestion ont lancé des fonds de remboursement pour répondre à la demande des porteurs de parts.

En 2025, neuf SCPI supplémentaires ont enregistré de fortes baisses de prix :

 

Malgré ces secousses, la capitalisation globale du marché ne recule que de 1,7 % sur un an, à 88,4 milliards d’euros.

Une lueur d’espoir en fin d’année

L’Aspim souligne cependant quelques signes encourageants : les retraits en attente ont légèrement diminué depuis le 30 septembre (2,5 Md€ contre 2,4 Md€ fin décembre), et le marché secondaire reste actif avec 1,2 milliard d’euros de parts échangées, un niveau proche de celui de 2023.

Autre bonne nouvelle : la collecte brute a rebondi de 24 % au quatrième trimestre 2024, atteignant 1,3 milliard d’euros, comparée à la même période de l’année précédente.

Les autres véhicules également en difficulté


La situation reste tendue pour les autres formes d’investissement en pierre-papier.

Les OPCI grand public enregistrent une décollecte de 2 milliards d’euros, pour une performance moyenne négative de -2,9 %.
Leur actif net chute de 18 % sur un an, à 12,6 milliards d’euros.

Les sociétés civiles en unités de compte ne sont pas épargnées non plus : leur décollecte nette s’aggrave (-930 M€) par rapport à 2023, avec une performance moyenne de -4,7 % et un actif net en baisse de 9 %, à 21,4 milliards d’euros.